Eileen était d'une nature assez solitaire et ressentait toujours le besoin d'éviter les autres. Être une Serpentard ne l'avait pas avantagée, comme le fait qu'elle ne recherchait pas la compagnie des autres. Ses condisciples de Serpentard l'aimaient bien mais sans vraiment plus. Ils pensaient tout bas que la jeune fille n'étaient pas une "vraie" Serpentard. Bien sûr, Eileen avait deux-trois "amis" mais eux aussi semblaient penser qu'elle n'avait sans doute pas sa place dans leur maison. La seule chose qui la différenciaient d'eux, c'était que Eileen respectait les élèves des autres maisons et qu'elle ne passait pas son temps à se moquer d'eux, sauf s'ils s'en prenaient à elle en premier. Autrement, elle avait toutes les qualités recherchées par Salazar Serpentard. Secrète, maligne, rusée... Et cela faisait qu'elle s'y sentait mieux que si elle avait été envoyée dans une autre maison.
Eileen se demandait toujours si les élèves ignoraient vraiment son statut de lycanthrope. Elle avait sans cesse l'impression qu'ils l'évitaient d'une façon ou d'une autre, comme s'ils l'avaient passée aux rayons X et qu'ils avaient vu dans ses yeux le loup qui n'attendait que la pleine lune pour se réveiller.
Pourtant, la jeune fille avait toujours pris soin de quitter assez tôt la salle commune de Serpentard pour rejoindre la Cabane Hurlante avant la tombée de la nuit, lors des nuits de pleine lune. Peut-être que ses condisciples avaient des soupçons, qui sait ?
Par cette belle journée ensoleillée et voulant éviter sa salle commune pendant un moment et ne plus penser à sa solitude, Eileen décida de sortir un moment dehors, pour profiter du soleil et réfléchir un peu. La jeune fille erra un moment dans le parc et lorsqu'elle se retrouva près d'un arbre majestueux. Elle s'assit donc au pied de l'arbre et laissa errer son regard sur le parc. Là, elle repéra une ou deux personnes qui avaient pensé à la même chose qu'elle : fuir le monde.
Eileen se demandait vraiment si elle était capable de ne pas penser qu'à son problème qui lui pourrissait la vie. Si elle en faisait tout un plat, il était normal qu'elle se retrouve isolée. Elle se plaignait sans cesse de sa condition mais elle savait aussi pertinemment qu'elle ne faisait rien pour y remédier. Selon elle, il était trop tard pour changer sa nature profonde. Trop de choses avaient été chamboulées en elle et Eileen ne parvenait pas s'y faire et à assumer les responsabilités d'un loup-garou. Se cacher, toujours se cacher. Et mentir sur sa condition, afin de se faire un tant soit peu accepter par les autres, pour trouver un travail... Était-ce là vraiment une vie ?
La Serpentard était perdue dans ses pensées et ne remarqua pas tout de suite qu'on lui parlait...